Mademoiselle Chanel en hiver, seconde chance d’après guerre !
Une face peu connue de Coco Chanel se révèle … 1946, à la libération … Une pièce à ne pas louper… dans le charmant Théâtre de Passy que j’affectionne particulièrement.
Mademoiselle Chanel en hiver,
Seconde chance d’après guerre !
Une pièce à ne pas louper… dans le charmant Théâtre de Passy que j’affectionne particulièrement. Rappelons, que ce théâtre né en 1932 dans l’euphorie du cinéma parlant, s’était endormi en 1985. Depuis 2 ans, cette salle de spectacles a repris vie après d’importants travaux qui ont permis de retrouver une salle Art Déco de 200 places !
Une face peu connue de Coco Chanel se révèle … 1946, à la libération …
On découvre, la face sombre de Gabrielle Chanel, sans complaisance, avec ses trahisons, ses amis peu recommandables, le tout dans la période trouble de l’après guerre, c’est le pari de l’auteur Thierry Lassalle avec une mise en scène d’Anne Bourgeois.
Caroline Silhol (Mademoiselle Chanel) et Cristian Barbier (Paul Morand) ont un jeu parfait qui met bien en avant la complexité et la mauvaise foi des personnages. Quant à l’amant allemand de Gabrielle Chanel, sa médiocrité et sa veulerie sont très bien interprétées par Emmanuel Lemire.
La pièce sous fond d’intérêts financiers et d’un antisémitisme d’époque retrace une phase sombre de l’histoire de France où les copinages d’après-guerre ont sauvé la mise à de nombreux politiques, artistes, écrivains ou … personnalités de la mode.
Une pièce à voir absolument pour l’histoire et les comédiens même si parfois certaines scènes peuvent parfois un peu trainer en longueur.
Théâtre de Passy, 95 rue de Passy, 75016 Paris. Metro Muette.
Du 11 janvier au 2 avril 2023 du Mercredi au Samedi à 21h et le Dimanche à 16h Réservation au 0182285640. www.theatredepassy.fr
NOTE DE L’AUTEUR, PAR THIERRY LASSALLE
À la Libération, la liaison de Gabrielle Chanel avec Hans-Gunther von Dincklage, un officier allemand, menace de lui attirer de graves ennuis : son ami Winston Churchill la fait discrètement exfiltrer en Suisse où s’est déjà réfugiée la fine fleur de la collaboration.
En attendant de pouvoir un jour, peut-être, retrouver Paris et son atelier de couture, Chanel, pour conjurer l’ennui, commence à dicter ses mémoires à son ami Paul Morand, ancien ambassadeur de Vichy et futur académicien français, lui aussi exilé sur les bords du Léman.
Féroces, drôles, cruels, évoquant avec une grande liberté de ton et un cynisme ravageur, mais également beaucoup de lucidité, la carrière de Chanel et les horreurs de la guerre, les échanges entre ces deux personnalités flamboyantes s’interrompent net quand reparaît Dincklage. Gabrielle aime l’art et la beauté, le succès, le pouvoir et l’argent. Dincklage n’est plus qu’un homme traqué, ruiné, inscrit sur la liste des criminels de guerre. Un maudit, condamné à fuir la justice. Que reste-t-il de leur amour ?
Entre « Coco », la jeune modiste à l’ambition et « Chanel », dont le nom est devenu une marque internationalement connue au succès exceptionnel (près de 16 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en 2021 !)…
… C’est le portrait d’une Gabrielle mal connue et passionnante, égarée du côté obscur durant une période tragique, que j’ai voulu tracer dans « MADEMOISELLE CHANEL, EN HIVER ». Sa plus grande passion amoureuse s’est fracassée sur le tragique de l’Histoire. Chanel est seule, exilée loin de la rue Cambon, consciente de ses erreurs même si elle peine à les avouer, entourée de collabos qu’elle méprise. D’autres renonceraient – pas elle, déterminée à retrouver le fil de sa vie, avec pour armes un talent visionnaire, un humour ravageur et une ambition intacte.