Street Art à Bordeaux
Belle découverte que celle du Street Art de Bordeaux ; lequel est très riche principalement dans le quartier des Chartrons.
Vous savez ce qu’est le Street Art ? Littéralement ‘art de la rue’ ou installations de toutes œuvres éphémères dehors, en prenant la rue comme support de manière totalement illégale.
Initié dans les années 1960 à Philadelphie en tant qu’expressions de gangs qui marquaient leur territoire ; le Street Art aujourd’hui est devenu plus encadré et moins libertaire. A l’image d’un certain Banksy, certains artistes ayant acquis une solide réputation ont fait de cet art leur métier (ce qui n’était pas le cas au commencement du mouvement) et ils oeuvrent pour des hôtels, des sociétés, des galeries. Commandées certaines pièces deviennent pérennes ; tout comme la fresque figurative de A-MO représentant le naufrage du bateau l’Afrique en au début du XX ème siècle et stylisée par une baleine.
Toute proche la photo collée sur ciment de Joseph Hélie qui signe là son travail de photographe.
Afin de limiter la possibilité d’être attrapé par la police, certains artistes préfèrent travailler en amont leurs œuvres sur papier et faire de simples collages en papier sur les murs de la ville.
Et chaque artiste de développer un style qui lui est propre : des pochoirs peu colorés, la représentation de visages très colorés (Alber), des pochoirs d’animaux (oiseaux et singes pour le collectif Monkey Bird Crew), du collage de dominos, la modification de panneaux de circulation, des faïences pixellisées. De temps en temps l’œuvre a une vocation d’engagement politique, socio-culturelle pour marquer une opinion de l’artiste.
L’extrême fugacité de l’œuvre existe (œuvre créée pour 1 mois seulement) mais l’interdit (l’œuvre est commandée et payée par la ville) n’est plus avec le mouvement MUR, Modulable Urbain Réactif inspiré du MUR parisien d’Oberkampf. A l’origine le mouvement détournait des panneaux publicitaires à des fins artistiques ; aujourd’hui et sous l’impulsion de Pierre Lecaroz, fondateur de l‘association Pôle Magnétic, le mur d’une école est chaque mois peint par un ou une artiste. Lors de mon passage, Noon avait symbolisé le renouveau apporté par le printemps dans la nature. Elle était la 77 ème artiste à apposer son travail sur ce mur tout en pouvant bénéficier d’une exposition d’autres œuvres dans une galerie adjacente.
Il y a quelques décennies donc on associait tags et graffitis à une dégradation de l’espace public. Aujourd’hui les interventions dans le domaine public sont quasiment canalisées et officialisées. Le talent, la diversité des techniques artistiques, la richesse des propositions graphiques sont reconnus et vecteurs de mixité sociétale, en permettant à tous d’appréhender de l’art gratuitement. Des artistes comme le mexicain Spaik, les artistes F2b, Clet Abraham ont de beaux jours devant eux ; mais le concept même et l’originalité du street art ne sont-ils pas en train de perdre leurs valeurs initiales ??
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