Nancy gourmande et sucrée
Nancy, la cité ducale de l’Est a une solide réputation en matière de gastronomie. Serait-elle gourmande ??
Pourquoi autant de spécialités gourmandes et surtout sucrées dans Nancy la cité ducale ? Au XVIII ème siècle, la gourmandise du bon roy Stanislas n’y est pas étrangère au même titre que la venue d’Italie et des couvents lorrains de traditions culinaires et gastronomiques.
Quelques spécialités gastronomiques
Avec Stanislas, Nancy hérite du baba au tokaji hongrois, alcool qui sera vite remplacé par du rhum antillais ; des madeleines du nom de la servante qui sauva la cour d’un dessert raté (l’arrêt de la ligne de train à Commercy autorisa la vente sur le quai de la gare des fameux gâteaux) ; des bouchées à la reine de Marie Leszcynska (jalouse de sa rivale Mme de Pompadour, l’épouse de Louis XV avait demandé à son pâtissier Nicolas Stohrer de confectionner une croustade salée avec des mets réputés aphrodisiaques, des crêtes et des testicules de coq, pour essayer de regagner les faveurs de son mari ! )
La ville est aussi connue pour ses bergamotes, des bonbons à l’essence de bergamote qui ont reçu le label IGP en 1996 (uniquement celles qui sont emballées individuellement et à la main) ; pour ses macarons créés par les religieuses de la Visitation à la Révolution (copiée à maintes reprise, la recette originale des « Sœurs Macarons » est toujours secrète et ces douceurs-là qui ont un vrai goût d’amande ne ressemblent pas du tout aux macarons parisiens garnis de crème au beurre).
Iconique de la ville, totalement artisanal et fabriqué par un seul pâtissier, le Saint Epvre est un gâteau qui remonte au XIX ème siècle et le fruit lui aussi d’une erreur en cuisine de Monsieur Lhuillier en 1882. Depuis 1983, Monsieur Adam détient le secret d’élaboration de ce dessert bien fragile et d’une légèreté incroyable : une crème vanillée et de la nougatine pilée entre deux couches de meringues aux amandes. Après Daum, Baccarat, St Hubert et Vittel ; le Saint Epvre est une ancienne marque déposée (1907). Recette vivante et fluctuante selon la météo, le Saint Epvre du même nom que la basilique où est située la boutique de sa vente fait partie du patrimoine culinaire français.
La Métropole du Grand Nancy et des organismes publics de Meurthe-et-Moselle ont créé en 2019 la marque ‘Nancy Passions Sucrées’ qui est attribuée aux professionnels et aux artisans qui produisent et mettent en valeur ces spécialités.
Certains restaurants à tester
La maison dans le parc
Tout proche de la place Stanislas, le couple Charles et Roxane Coulombeau ont reçu une 1 ère étoile Michelin en 2020 pour le raffinement de leur table. Cuisine inventive et éco responsable pour eux deux qui affirment que la réussite d’un restaurant tient à 50 % dans l’assiette et 50 % dans le service. Monsieur est donc aux pianos et Madame en salle pour vous faire goûter des plats avec des ingrédients provenant de producteurs locaux.
3 rue Sainte Catherine, 03 83 19 03 57 ; menus de 78 € pour 3 plats à 160 € pour 8 services.
Le Comptoir Saint Michel
Un petit espace pour une vingtaine de couverts dans la vieille ville et une cuisine simple, bistrotière ; mais goûteuse sans être gastronomique.
Pour 21, 90 € à déjeuner, j’ai pris le menu du jour avec une salade d’asperges et des tranches de magret fumé, un pavé de lieu jaune patates douces et spaghettis de courgettes jus de langoustines, crumble citron fraise (2 plats à 16, 90 €). Les vins au verre : Limoux Chardonnay, AOC Touraine, Gaillac, Bourgueil, Côtes du Rhône sont aux alentours des 6, 7 €.
2 rue Saint Michel ; 09 51 25 39 52
Les Frères Marchand
Voilà une adresse avec de nombreuses spécialités régionales et surtout fromagères où les gros appétits sont de rigueur, généreuses portions obligent ! Pour les amateurs de fromage, il y a des fondues, des raclettes, des tartiflettes à accompagner pour alléger le plat de râpés de pommes de terre ! Comptez un peu plus que 20 €. Mais pour ma part je vous conseille la Lorraine et l’Alsace dans votre assiette avec le jambonneau braisé et gratiné au fromage ou la traditionnelle choucroute garnie (26, 90 €). Si vous avez encore une petite faim, crème brûlée à la bergamote, baba au rhum ou sorbet mirabelle à l’eau de vie de mirabelle termineront un repas riche et synonyme de terroir (env.9, 90 €). A accompagner d’un verre de Riesling, de Pinot Gris, de Gewurztraminer pour moins de 7 € le verre.
95 Grande Rue ; 03 83 32 85 9
L’Excelsior
Cette brasserie est l’un des plus beaux décors Art Nouveau et Art Déco de la ville : de nombreux artistes de Gruber à Mienville, Majorelle et Daum y ont apposé leurs pattes. C’est donc pour un voyage dans le temps et l’Art que vous y viendrez plus que pour la carte très classique et brasserie : huîtres, crustacés pour une arrivée dans votre assiette de la mer ; choucroute, jarret de porc fumé au foin, cœur de filet de bœuf pour les viandards.
50 rue Henri Poincaré ; 03 83 35 24 57 ; comptez env.50 €
La table du bon roi Stanislas
A travers ce restaurant retour à la cuisine du bienfaiteur de la ville avec quelques spécialités de ce roi qui aimait tant la bonne chère qu’une de ses maîtresses, la marquise de Boufflers, disait qu’il mangeait comme un cochon.
Bouchées Marie Leszcynska, pierogi à l’ail des ours et au fromage frais, placuszki et poire rôtie, baba au vin de Tokaji sont au menu.
7 rue Gustave Simon ; 03 83 35 36 52 ; comptez 44 € pour un menu à 3 plats et 55- 60 € à la carte pour 3 plats.
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