Les sabots de Soucht
Le musée du sabotier de Soucht met en valeur le sabot d’antan.
Ode aux sabots dans le Parc National des Vosges du Nord dans le Grand-Est.
« En passant par la Lorraine
avec mes sabots
rencontrai trois capitaines
avec mes sabots
dondaine, oh, oh, oh… »
A entendre cette chanson très populaire chez les enfants, on pourrait penser qu’elle vient du pays vosgien et pourtant les paroles évoquant la Lorraine sont originaires de Bretagne et remontent au XVI ème siècle !!
Néanmoins c’est dans ce petit village perdu au cœur des forêts vosgiennes que s’est ouvert le musée du sabotier ; car là existaient plus d’une vingtaine de maisons ateliers qui fabriquaient les chausses en bois.
L’intérêt de ce musée réside en plusieurs éléments : sa construction écolo totalement en bois et chauffé par un puits canadien ; son existence au quotidien par une équipe de bénévoles ; son charme de voir se perpétuer un savoir – faire d’antan.
Le travail d’un sabotier commence en dehors de l’atelier par le choix du bois, son espace de stockage et de débitage. Il faut de gros arbres (au moins 35 cm de diamètre) et exempts de nœuds. Découpé en tronçon, puis quartier, le bois stocké ne doit pas sécher et rester bien humide pour être travaillé.
Alors en entrant dans le musée chaussez-vous aussi des sabots et sillonnez les vitrines en écoutant le déroulé de la fabrication d’un sabot. A la scie le sabotier réalise une ébauche ; puis la pièce de bois suit une forme modèle qui détermine en gros la taille et la forme du sabot. Avec une creuseuse on évide le sabot. Tarières et gouges ont été remplacées par un tour copieur qui creuse le sabot en s’aidant du sabot modèle. La talonneuse assure la finition de la forme extérieure du sabot ; la ponceuse constituée d’une bande abrasive efface les traces laissées par les opérations précédentes et assure un aspect lisse nécessaire pour la décoration.
A Soucht, le sabot était fait main avec une bride rustique en cuir de récupération. Bien sec, il pouvait être décoré de feuilles, de fleurs, de décorations géométriques, d’une croix de Lorraine. Des démonstrations sont réalisées par le guide-bénévole sur des machines datant de 1930 et alors place au bruit, à l’odeur du bois scié qui mettront tous vos sens en émoi.
Associé à la pauvreté ou à la paysannerie autrefois, le sabot ‘classait un homme’ en son niveau social. Avec l’arrivée du caoutchouc dans les années 1930 et l’augmentation du niveau de vie pour tous, le sabot a progressivement disparu. Aujourd’hui il reste apprécier des jardiniers et est selon les années l’apanage des stylistes. Alors pour être fashion, vous pouvez en porter pour l’été 2022 : on a vu pas mal de sabots-sandales dans les défilés de mode printemps-été 22 !
Le musée du sabotier
Rue des Sabotiers
57960 Soucht
03 87 96 25 58