Les rhums réunionnais
A La Réunion, on ne parle pas de rhum, on dit Charrette ! Histoire d’un nom ultra populaire sur l’île Bourbon et focus sur les 3 distilleries emblématique du territoire réunionnais : Isautier, Savanna et Rivière du Mât.
Dans les années 50, pas moins de 40 distilleries travaillaient la mélasse pour réaliser un alcool à base de la canne à sucre, plante emblématique de l’île. Aujourd’hui elles ne sont plus que 3 à travailler en nom propre (Isautier, Savanna, Rivière du Mât) et pourtant c’est le nom Charrette qui est le plus présent sur les linéaires de la réunion et en métropole.
En effet, jusque dans les années 1972, le rhum était livré en gros et l’Etat pour contrôler consommation, production (et surtout faire rentrer des sous !!) a décidé de créer un GIE qui embouteillerait le rhum. Les bouteilles avaient sur leur étiquette l’iconique charrette tirée par des bœufs pour le transport des cannes. La popularité évidente de l’étiquette qui parlait à chaque réunionnais n’a pas été longue à faire son chemin dans le conscient et l’inconscient et sous le nom de Charrette d’embouteiller des rhums des différentes distilleries. Réussi, bien intégré, le melting-pot humain de l’île entre populations blanches, noirs et indiennes s’est comme retrouvé au sein des flacons de rhum Charrette qui concrétisaient des blends des diverses distilleries.
Titrant 49 °, le rhum blanc Charrette est la bouteille la plus vendue : environ 5 millions de litres dont la moitié accaparée par l’île est utilisée pour être bue pure, en cocktail ou en arrangé. Et tous les Réunionnais sont attachés au nom de Charrette.
Post années 2 000 chaque marque décide d’embouteiller ses rhums. Globalement chaque marque propose du rhum classique de mélasse aux arômes végétaux et de l’agricole réalisé à partir de jus de canne. Néanmoins, chaque distillerie a un peu sa typicité : à l’est Rivière du Mât peu présente en grandes surfaces est connue pour ses rhums vieux et des arrangés fruités ; entreprise familiale depuis 1850 Isautier produit beaucoup d’arrangés à partir de fruits locaux, d’épices exotiques ; plus premium, Savanna aux rhums soyeux, élégants et intenses en bouche est présent chez les cavistes, en hôtellerie et en restauration, gage de sa qualité.
Enfin, une ultime précision : quel que soit le rhum que vous achetez, regardez l’étiquette et optez pour des rhums dont le vieillissement s’est fait sur le lieu même de production, car dans les climats tropicaux, le vieillissement sur place apporte des arômes plus intenses. Méfiez-vous des rhums embouteillés en Europe ; ils proviennent à priori de containers de vrac et ont perdu en intensité de goût ; mais nécessairement ils seront moins chers que les rhums vieillis en îles. Oui la part des anges a un coût !!!! A bon entendeur salut !
Pour voir une authentique distillerie et comprendre le procédé de distillation allez voir Isautier et son ‘musée-usine’ : des odeurs de canne chaude à l’histoire en passant par 2, 3 petits verres de dégustation, on repart instruit et de très bonne humeur (ne pas abuser des verres si vous conduisez après la visite).
La saga du rhum
Chemin Frédeline à St Pierre (c’est facile à trouver car bien fléché).
Merci des infos données par Samuel Pitarch, responsable commercial et marketing de La Réunionnaise du Rhum