Le triptyque de la Vierge en gloire de Moulins

Dans l’Allier, à Moulins, dans la cathédrale Notre Dame de l’Annonciation, le célèbre triptyque de la Vierge en gloire du Maître de Moulins est une merveille. Allez la voir avant son absence pendant 2 ans pour restauration.

 

Moulins, la capitale des Bourbons, est un pays d’art et d’histoire et un de ses monuments phare est la cathédrale Notre Dame.

Sa construction étonne car les styles et époques se mêlent tant à l’extérieur qu’à l’intérieur : du XV è, du XVI è et du XIX ème siècle. A la base il y a l’ancienne collégiale du duc Jean II de Bourbon. Cette collégiale, en fait son chœur, est en grès rose du village voisin (Coulandon). Juxtaposée à ce premier bâtiment, l’autre partie du bâti est du XIX ème siècle dans un style gothique de la première heure. Le grès rose du XV ème siècle se mêle au calcaire blanc de Chauvigny et à la pierre noire de Volvic du XIX ème siècle.

Les 3 panneaux du triptyque

La pièce maîtresse est le triptyque

La cathédrale de Notre Dame de l’Annonciation est riche d’œuvres d’art : une Vierge noire, des vitraux des XV et XVI ème siècles, des tableaux de maître. Mais c’est à la sacristie que se trouve la pièce rare : une Vierge à l’enfant en gloire entourée de 14 anges. Qui a commandé cette œuvre ? Qui en est l’auteur ? Les deux commanditaires sont Pierre II duc de Bourbon et sa femme Anne de Beaujeu ; tous les deux peints sur les panneaux latéraux. Sur l’envers du décor, une Annonciation dévoilée par un jeu de miroir, car le triptyque fragile ne peut être manipulé pour le grand public.

Un des commanditaires de l’oeuvre : Pierre II de Bourbon

Ce triptyque qui appartient à l’Etat tout en demeurant affecté au culte est resté longtemps caché dans la cathédrale. C’est Prosper Mérimée, alors inspecteur général des Monuments Historiques, qui a découvert en 1837 le triptyque. On recompose l’œuvre, on arrive à trouver son auteur, Jean Hey, on finit par l’exposer au public en 1889.

Des vernis et des pigments à reprendre

A voir à l’œil nu le triptyque est sublime de finesse et de couleurs. On ne peut donc que s‘étonner du départ des toiles pour 2 ans de restauration à Paris. Les artisans d’art du Louvre interviendront sur les vernis, les pigments, l’or de l’auréole de gloire de la Vierge. Proposition étrange pour qui n’est pas un spécialiste : certains vernis, certains pigments auraient dénaturé l’œuvre originale qui serait nettement moins colorée.

et son épouse Anne de Beaujeu et leur fille Suzanne

On retrouverait donc fin 2024 un triptyque plus doux et fade. Un choix vraiment étonnant !

Il faudra que je revienne dans plus de 2 ans voir le travail de restauration !

En sortant de la cathédrale, vos yeux se porteront sur un donjon aux toitures disparates ; d’où le nom de « Mal Coiffée » donné par les Moulinois à cette tour. Il s’agit des restes du château ducal qui ont survécu à un grave incendie de 1755. Haute de 45 mètres, la tour a été construite à compter de la fin du XIV ème siècle. Prison d’Etat, les murs ont connu encore de sombres heures à l’époque de la 2nde guerre mondiale, la Gestapo y ayant installé et torturé de nombreuses personnes. J’espère que lors de votre venue cette mal coiffée sera ouverte à la visite, des travaux de restauration étant en cours en 2022.

 

Vue sur la « Mal Coiffée »

 

Toute info à l’office de tourisme de Moulins

11 rue François- Péron

04 70 44 44 35

www.moulins-tourisme.com

Visuels fournis par l’office de tourisme de Moulins

La Vierge en gloire et l’Enfant Jésus

 

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