La villa Noailles

La villa Noailles est une jeune centenaire qui se porte bien !
Patricia M. Colmant nous y emmène.
Rectiligne sous tous ses angles, la villa Noailles, qui surplombe la ville d’Hyères et ses îles Porquerolles, Port-Cros et du Levant est depuis sa construction, il y a cent ans, un fief artistique. Comme chaque année depuis 2006, le festival du design, en juin, accueillera de jeunes talents qui soumettront leur création à un jury de professionnels engagés dans la transmission et le partage. C’est ce que voulaient ses commanditaires, Charles et Marie-Laure de Noailles qui avaient fait appel dans les années folles, à l’architecte Robert Mallet-Stevens à défaut de Le Corbusier avec lequel ils ne s’entendirent pas, pour accueillir leurs amis artistes. Rien de « fou » cependant dans cette villa cubique, dont le dessin était guidé, selon les desiderata du vicomte futur propriétaire, par la seule exigence de la simplicité, de l’utilité, du pratique. Inutile d’y chercher du charme et de la fantaisie artistique. Elle est juste rationaliste, moderne, sobre et pour certain, un peu froide. Toutefois, Charles de Noailles expliqua en 1925 qu’il n’irait dans cette maison que pour avoir le soleil et donc qu’il voulait « le soleil du matin dans les chambres, et le soleil de l’après-midi dans le salon ».  Des extensions lui seront ajoutés pendant dix ans pour en faire un véritable « paquebot » de 1800 m2 doté de 15 chambres avec salle de bain, des équipements sportifs, un salon de coiffure et autres sources de confort.

La villa photographiée par S Ruchaud

 

Havre, entre les deux guerres, des personnalités de l’art moderne de Jean Cocteau à Salvador Dali, de Picasso à Man-Ray qui l’immortalisa dans son film surréaliste « Les mystères du château de Dé », cette villa sise au coeur d’un parc de 1,5 hectare devient très vite « the place to be seen ».

Charles et Marie Laure de Noailles

Toute leur vie de couple, les Noailles seront des mécènes généreux. A la mort de Marie-Laure en 1970, Charles de Noailles renonce à ce mécénat artistique dont raffolait son épouse. Il vend la villa en 1973 à la municipalité d’Hyères qui mettra plus de quinze ans à lui organiser une nouvelle vie.

Georges Auric, Luis Bunuel et C. de Noailles en 1930

Ouverte au public depuis 1989, la villa Noailles, désormais centre d’art contemporain d’intérêt national, a repris le flambeau de la valorisation des jeunes créateurs dans des disciplines artistiques très variées. Le design reste cependant son fer de lance avec tous les ans au printemps la ‘design parade’ à Hyères du 23 au 25 juin qui, en cette année du centenaire, aura une ampleur particulière. Le programme des festivités est complété par des animations variées (concerts, expositions photos, peintures, ateliers) sur place mais aussi à Toulon, Saint-Paul de Vence et même Saint-Tropez.

 

Patricia M. Colmant

 

 

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