La formidable réussite de 2 boulangers
Eric Kayser, Giovanni Bianco : deux boulangers où le pain est roi par simple amour d’un métier bien fait.
Récit de deux formidables réussites liées à un travail acharné et à l’amour de leur métier depuis la plus tendre enfance.
Les récréations boulangères d’Eric Kayser
Il a une figure poupine sur fond de chevelure rousse ; et pourtant quel chemin parcouru par l’alsacien Eric Kayser ! De la boulangerie familiale de Colmar de ses grands parents aux ouvertures prochaines en Libye, Indonésie, au Panama et au Maroc ; quelle ascension ! Un jour à Hong- Kong pour ouvrir un nouvel espace de vente, le lendemain à New-York pour revoir une recette après un arrêt à Moscou ; Eric Kayser a créé un empire du pain, du bon pain qu’il exporte dans quelques 40 pays et 300 boutiques dans le monde, dont une cinquantaine en France. Cependant cet artiste du pain est comme il le dit lui-même « resté un enfant toute sa vie durant » !
Autant dire que lorsque cet ambassadeur de l’art boulanger rencontre Déboland, une française exilée à Las Vegas et créatrice de concepts ; le courant passe immédiatement. Et voilà la jeune femme qui réveille l’emblème de la culture française, la baguette, tout en révélant la mélancolie et les passions enfantines qui sommeillent au fond de chacun. Pour Kayser, ce défenseur du pain au levain, exit la grosse miche à la mie dense ? Rassurez-vous : non, mais l’iconique baguette qui vient d’être intronisée à l’Unesco n’est plus une simple baguette ; elle devient une baguette au carambar, aux pépites de chocolat, aux pralines roses, au miel et noix, au matcha chocolat. Baguett.est né.
Mais le plus fun et enfantin de cette collaboration entre 2 artistes passionnés est toute la viennoiserie, la panification déclinée par Eric Kayser en forme de nounours. Pain de mie, financiers, croque-monsieur, tartelettes, madeleines : viennoiseries et pâtisseries sont moulées en nounours comme l’iconique friandise Cémoi à la guimauve. Assurément les petits vont craquer (pour le petit déjeuner, même le beurre prend la forme de l’ourson !) ; mais lors de ma visite du corner à La Samaritaine les adultes de 9 à 99 ans s’extasiaient tout autant que les bambins en croquant leur ourson en brownie !
Baguett. chez Ernest by Maison Kayser à La Samaritaine
Paris Pont-Neuf
Giovanni Boulangerie Contemporaine
En visite en classe verte dans une ferme en Seine et Marne qui fabriquait du pain, Giovanni Bianco décide dès l’âge de 6 ans de devenir boulanger. Et sans parodier Rodrigue dans Le Cid et son emblématique citation « je suis jeune, il est vrai mais aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années » ; on peut dire qu’elle s’applique à Giovanni qui quitte l’école en 2nde à 13 ans après avoir sauté deux classes !
CAP, brevet pro’, deux ans dans des boulangeries parisiennes avant de créer la sienne, Giovanni Boulangerie Contemporaine, il y a 5 ans, en 2018, à 22 ans seulement.
Outre des pains aux farines anciennes provenant d’un petit moulin familial proche du Mans (sarrasin, petit épeautre) et des viennoiseries (chausson aux pommes, pain raisins et roulé aux pralines roses qui sont topissimes) ; la boulangerie et le travail de Giovanni peuvent s’enorgueillir d’avoir été sacrés 1er meilleur flan de Paris au concours de 2019. Un bon flan à la vanille qui voit des petits copains tels que des flans coco, marron, chocolat, praline rose lui tenir compagnie dans la vitrine.
De même le petit atelier et ses 5 employés fournissent les pains de Y Alleno, P Gagnaire et d’autres réseaux premium sur la capitale dans l’attente d’un autre gros contrat dans les prochains jours.
49 rue Chardon Lagache 75 016 Paris
En ouverture le visuel de baguettes de Kayser