La corderie Palus a la fibre attachante
Proche de Brive-la-Gaillarde en Corrèze, la corderie Palus tresse encore de manière totalement artisanale.
Visite et explications.
Si vous êtes amateurs de métiers traditionnels, la visite de la corderie Palus devrait vous séduire. A quelques kilomètres de Brive, dans la campagne corrézienne émerge un petit bâtiment de tôles ondulées, long, étroit, vieillot qui cache un savoir-faire ancestral. Dans ce hangar à tous les vents l’hiver et en pleine chaleur l’été, construit en 1940, Sandrine, une ancienne pâtissière reconvertie dans le tressage, toronnage et commettage de cordes surveille les brins bien tendus de chanvre qui s’imbriquent et s’entremêlent sur une centaine de mètres pour constituer un des multiples cordages à l’ancienne commis par l’atelier.
La corderie Palus est en effet la dernière de France à travailler de manière artisanale, en utilisant les machines mécaniques acquises au fil de l’évolution du métier et des progrès techniques, notamment entre les deux guerres par le fondateur Pierre-Alphonse Palus. Il avait créé cette corderie à Brive en 1908 qu’il a transmise à ses fils.
A l’étage, deux jeunes apprentis vont et viennent rapidement d’une machine à l’autre, brins de sisal en main, pour assurer que chaque toron d’une longe soit bien en place. Une opération précise et physique, des gestes comme les faisaient les anciens cordiers et que Julien et Axel, CAP en poche, ont choisi de reproduire à l’identique pour perpétuer un savoir-faire que peu de personnes connaissent aujourd’hui.
Posée entre deux champs à Saint-Panthaléon-de-Larche, ce petit bâtiment jouxte l’usine plus moderne qui abrite des machines électroniques dernier cri pour tresser liens, ficelles et autres cordages de toutes les couleurs, de toutes les résistances et de tous les diamètres en fonction des usages. Ces cordes, en matières synthétiques, polypropylène, polyamide, nylon sont adaptées à différents métiers et activités depuis l’élevage ou le sport jusqu’à la décoration et les loisirs créatifs. L’activité est moderne et industrielle en complément de la spécialité traditionnelle de cette corderie unique qui travaille les fibres naturelles. Depuis 2018 que Stéphane Assolari s’est associé à Deborah Bannier, une des héritières Palus pour reprendre l’entreprise, la palette de produits s’est diversifiée. Certes, le brin nylon pour les loisirs créatifs est un beau débouché, mais ce qui motive vraiment Stéphane Assolari c’est d’être fournisseur de la Corderie Royale de Rochefort, devenue musée, ou des marchés de niche qu’offre le secteur de l’ameublement, le luxe ou les commandes personnalisées de très gros cordages en chanvre ou en lin tel le septain c’est-à-dire 6 torons autour du âme centrale sa spécialité.
Patricia-M. Colmant
La corderie se visite sur rendez-vous au 0555242370 ou à l’office du tourisme de Brive