Course La Solitaire du Figaro Paprec
32 Figaro-Bénéteau viennent de partir à l’assaut de la Manche pour la légendaire course, La Solitaire du Figaro Paprec 2023.
La journaliste Patricia M Colmant était là au départ des bateaux à Caen-Ouistreham.
Bon vent, belle mer et ciel chargé de gros nuages comme les aiment les photographes, le départ de la légendaire Solitaire du Figaro-Paprec offrait un joli spectacle, dimanche 27 août, au large de Caen-Ouistreham (Calvados). Les 32 concurrents sur leur Figaro Bénéteau 3 de 10,89 m à foils ont quitté le bassin Saint-Pierre de Caen, à partir de 8h pour remonter le canal de l’Orne le long duquel de nombreux spectateurs s’étaient massés pour voir le défilé de ces monocoques très sportifs. Après le passage des écluses, aux abords du pont Pégasus qui fut la première terre libérée par les Alliés en juin 1944, les skippers ont rapidement été mis dans le bain d’une Manche hachée par une belle brise de nord-ouest à 15-18 noeuds. Des rafales à plus de 20 noeuds ont secoué la flotte en direction des îles Saint-Marcouf, au large de Saint-Vaast-la-Hougue (dans le Corentin). Le tracé conduit la flotte en zig-zag jusqu’à Kinsale, petit port irlandais de la côte sud, en passant par la pointe sud-ouest de l’île de Wight. « On a rasé l’île au petit matin dans des petits airs. C’était magnifique » commentait le jeune normand Guillaume Pirouelle, l’actuel leader du classement sur Région Normandie, après une nuit de traversée de la Manche.
Les concurrents sont redescendus le 2è jour vers la marque de la Jument des Heaux de Bréhat avant de remonter cap au nord-ouest sur le mythique phare du Fastnet, soit 300 milles en haute mer. Mais des pièges attendent les voiliers pour leur arrivée en Irlande prévue le 31 août, car c’est une période de gros coefficients de marée (plus de 100) significatifs de courants forts et piégeux.
Quelques bateaux à quai
De Kinsale, la flotte devrait, si les conditions météo le permettent, remonter jusqu’à l’île de Man avant de redescendre en baie de Morlaix. Chaque année, l’organisation prévoit ce contournement de l’île entre Irlande et Pays de Galles, mais les caprices climatiques ont souvent annulé ce crochet.
Attendus le 7 septembre en Bretagne, les bateaux pointeront ensuite vers le golfe de Gascogne avec une bouée à virer au large de Gijon (Espagne) et la remontée sur Piriac (Loire-Atlantique) pour le clap de fin.
Cette course en trois étapes, chacune autour de 600 milles, est devenue une légende dans le monde de la course au large. La plupart des vainqueurs des 53 éditions précédentes ont fait une belle carrière faisant de la Solitaire du Figaro un passage à la fois obligé leqel adoube les skippers désireux de poursuivre cette vie professionnelle. A bord, le marin ne peut compter que sur lui pour suivre la météo, décider de la stratégie, manoeuvrer les voiles voire barrer quand le pilote automatique fait défaut. Et ça arrive !
Ne pas oublier les foils, ces appendices qui sortent des flancs du voilier et lui permettent de se surélever en s’appuyant sur l’eau et accélérer sa vitesse. Homme-orchestre, il doit aussi gérer son sommeil et s’alimenter convenablement afin de ne pas être épuisé par trois jours de navigation non-stop. Souvent la lucidité est la clé de la réussite, car ces jeunes femmes et ces garçons sont tous de très haut niveau et naviguent sur des bateaux strictement identiques.
Patricia-M.Colmant
Certains visuels de A. Courcoux / La Solitaire du Figaro Paprec
