Centenaires et maxi yachts en vedette à Saint-Tropez

Dernier rendez-vous de la saison du yachting. Beaux yachts et grands gréments à admirer.

Les Voiles de Saint-Tropez accueillent à la fin du mois de septembre pas moins de 250 voiliers. Un panel éclectique de modernes en carbone, de classiques en bois, des dizaines de centenaires et des très grands et luxueux bateaux, les « maxi » dépassant les 25 m, dans son charmant petit port aux couleurs nuancées d’ocre rosé. Grands régatiers amateurs, propriétaires passionnés, coureurs du large professionnels et équipiers dont ce rendez-vous est un incontournable de leurs vacances, ils ne sont pas loin d’un millier de marins à animer les quais. Ces dix jours de régates dans le golfe de Saint-Tropez offrent un spectacle rare, avec ces centaines de voiles qui sillonnent les eaux bleu marine tous les après-midis. Le programme de navigation est en effet très « civilisé », quelques milles aux heures chaudes de la journée, entre amis. Certes, l’esprit de compétition anime les participants au moment de franchir la ligne de départ, mais sans jamais oublier le plaisir de naviguer. C’est l’esprit voulu par Patrice de Colmont, le fondateur, il y a 40 ans, de La Nioulargue, ce rendez-vous d’automne devenu depuis 25 ans Les Voiles de Saint-Tropez.

Pour fêter ce quart de siècle, la société nautique organisatrice (SNST) a innové en installant le village des Voiles sur le môle Jean Réveille, et non aux abords de la capitainerie. Un village en longueur avec son bar emblématique face à la mer, et les boutiques face au bassin. Néanmoins, les plus belles coques aux acajous brillants et aux cuivres rutilants mouillent, comme chaque année, au pied de Sénéquier dont la terrasse est plus que jamais au coeur de la vie des Voiles.

Sur l’eau, même si cette nouvelle organisation a entrainé une réduction du nombre de bateaux présents d’environ une centaine par rapport aux années passées, le show reste exceptionnel. D’abord, grâce à l’élégance des « vieilles dames » fidèles au golfe et qui sont plus d’une trentaine : « Elena of London », goélette centenaire de 280 tonnes, la petite « Lulu » de 14,68 m, née en 1897, un des plus anciens yachts de plaisance français ou « Kismet », un côtre aurique (grand voile quadrangulaire complétée en haut du mât par une voile triangulaire appelée flèche) de 1898 qui a remporté, l’an dernier, le prestigieux trophée du Yacht Club de Gstaad, ou un nouveau venu « Sky », de 1890. Tous ces voiliers bénéficient d’une restauration remarquable, dans quelques chantiers français au savoir-faire séculaire. Mais aussi grâce à la démesure des maxis aux gréements XXL et leurs 1000 m2 de spinnaker (voile ballon) à rentrer vite fait avant un virement de bord, au modernisme très épuré des Wally comme Magic Carpet de Lindsay Owens-Jones ou à l’audace des formes que les architectes, toujours en recherche d’excellence, osent avec l’assentiment de propriétaires passionnés.

Les Voiles c’est aussi une atmosphère joyeuse et détendue, le long des quais où s’exposent artistes peintres et sculpteurs, l’incontournable marché sur la place des Lices, les mardis et samedis et bien-sûr, après les régates,  les parties effrénées de pétanque jusqu’à point d’heure.

 

Patricia Colmant

Les Voiles de Saint-Tropez ( 83 ) du 28/9 au 8/10 2023

Visuels de SNTS G. Martin Raget

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