Anjou troglodytique méconnue : les caves ateliers de Richard Rak
Richard Rak pour inventer le ciel et rêver à l’infini : après L’Atelier d’Isa et La Rose Bleue, voici une autre manière de tirer parti, de vivre en troglo.
C’est le besoin de pouvoir s’évader loin du monde qui a poussé Richard Rak à investir un autre monde, celui des troglos, pour créer et laisser s’épanouir son propre monde, celui de l’infini, celui du rêve, celui d’un voyage imaginaire au cœur de la voûte céleste à travers son Art.
Acheté en 1991, le caveau sert immédiatement de lieu d’exposition à cet artiste qui entend rester libre dans sa création et indépendant de toute galerie.
Avant même de pénétrer dans les bas-fonds de la terre, une pièce réunit tous les trésors de Richard Rak, de petits objets du quotidien qu’il détournera de leur fonction première pour leur en donner une seconde, des matières premières minérales, végétales qu’il transcendera en pièces maîtresse d’une oeuvre d’art.
Le sachet de thé usagé devient un manuscrit, un appel en bouteille lancé à la mer ; les coloquintes et les pavots du jardin se transforment en messages pour contenir le ciel ; les formes de chaussures revivent en massacres ; les écrits en braille évoluent en tableaux après avoir été mouillés, compressés, collés.
Avec Rak chaque matière ou objet peuvent être détournés : en effet ce n’est pas l’objet en lui-même qui compte mais son devenir. Et à chacun d’interpréter ce qu’il voit dans la transformation ; à chacun de laisser son imagination courir ; car tout comme Richard Rak en chacun sommeille une âme, une créativité d’enfant qui doivent pouvoir s’exprimer.
En s’évadant ainsi Rak (et de même le visiteur) peut retrouver son soi intérieur. Dans chaque œuvre d’art de cet artiste, il y a du Jérôme Bosch, du Jules Verne ! Pour autant ne pensez pas que dans ces accumulations, il y a une liberté un peu folle ; au contraire le travail de Richard Rak est très construit, symétrique dans sa construction à l’image d’un scientifique qui élabore une théorie. La création est omniprésente pour chasser ses certitudes, mais dans un nécessaire cadre de vie qui construit aussi l’Homme.
A vous de rêver en parcourant les 400 M2 de galeries, à vous l’introspection personnelle suggérée par les œuvres.
Manoir de La Caillère
49 320 Coutures
02 41 57 97 97
Ouvert toute l’année sauf les lundis et mardis
En ouverture le visuel de « jeu de massacre »
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