Anjou et quelques jardins visités en fin de confinement
Pandémie oblige, ma rubrique tourisme m’incite à visiter, pour mon plus grand bonheur, de très nombreux jardins.
Promenade en Anjou et visites avec le jardinier Jordan Metivier du château de Gastines, chez Madame Crouan à Chambiers, chez Monsieur Gentilhomme au manoir de Chatelaison, chez les Bouchard à Puygirault.
1 ère partie avec Gastines.
Château de Gastines
Alors que leur saison d’ouverture au public n’est pas commencée (1 er Juin – 30 septembre) ; dénicher les jardins de Gastines non indiqués n’est pas aisé ; mais on ne peut que comprendre les propriétaires soucieux de préserver leurs trésors de verdure et d’architecture !
Un châtelet défensif du XVI ème siècle
Sillonnant les allées qui contournent les parties paysagères et les bosquets de charmilles ; le château se dévoile majestueux, à peine caché par un très vieux chêne dont l’âge se dévoile par la perte de son écorce.
La structure de défense du château est clairement définie : ici des douves en eau, là le pont-levis, et sur toutes les façades l’étroitesse des fenêtres d’antan. Malgré les inévitables changements de propriétaires, la demeure construite en 1590 par René Cléreau d’Echemiré (remarquez sur le linteau les initiales RC) a conservé ses proportions d’origine et son époque Louis XIII. Fort heureusement le logis du même style Louis XIII mais construit vers 1865 et formant en équerre une aile grandiloquente et très ‘Viollet le Duc’ a été détruite en 1963. La pureté de la propriété a donc été maintenue et bien restaurée par les Castries qui ont repris en 1990 le domaine.
Un mix de parc à l’anglaise et de jardin à la française
Le grand paysagiste Louis Benech s’est attelé à une redéfinition du tracé de certains jardins anciens afin d’en retrouver leur régularité et d’apporter un souffle de modernité ; mais les Castries eux-mêmes ont dessiné bon nombre de carrés de verdure.
D’un côté plusieurs chambres de verdure dans le parfait style à la française de parterres bien ordonnés ; plus loin vers l’étang, un parc à l’anglaise moins strict et bien plus sauvage entre eaux et canaux de drainage, plantations arborées de diverses espèces et prairies libres.
Le charme réside dans ce contraste d’un agencement maîtrisé, à la rigueur contrôlée face à une perspective plus ouverte et libre. Avec une vision très pointue et précise du premier plan, l’œil est appelé à un champ large et infini en arrière-plan.
Le parti pris de deux uniques couleurs : le blanc, le vert
Presque aucun parterre de fleurs ici, pas de mixed-borders aux couleurs bariolées ; mais une fort belle harmonie de vert et de blanc.
Ici les buis succèdent aux ifs qui précèdent les fusains du Japon et les lauriers thym ; l’ensemble étant cintré par des charmilles parfaitement taillées. Et côté floraison, le blanc est de rigueur, tant pour les roses que le magnolia, les hydrangeas, les pommiers et poiriers, les boules de neige.
Dans ce jardin la succession de chambres de verdure est magique : l’une avec des rosiers sur tiges (des rosiers iceberg buissonnants), la seconde avec des arbres à fruits de plein vent, la 3 ème pour cacher la piscine, ect… A Gastines, aucun labyrinthe pour se perdre romantiquement ; mais une succession de boules, de vagues qui apparaissent à travers les portes, les palissades et laissent à peine dévoiler quelques sculptures en bronze d’inspiration antique mais contemporaines. Quel travail que la taille de ces topiaires, mais quel raffinement ! Et pour amuser l’enfant qui sommeille en chacun d’entre nous, des moutons en buis broutent sur le gazon.
En déambulant à travers la beauté des chambres de verdure parfaitement entretenues, on comprend que le lieu ait reçu en 2005 le label ‘jardin remarquable’.
Château de Gastines
49 150 Fougeré
02 41 90 17 57
La semaine prochaine nous partirons pour Chambiers
Un autre jardin visité en Anjou