A Troyes le Musée de l’Outil et de la Pensée Ouvrière
Le musée de l’outil et de la pensée ouvrière (Mopo) est une perle parmi les nombreux musées de la ville de Troyes.
Un superbe hommage au travail de l’homme et à sa main.
Un musée dans un hôtel particulier du 16 ème siècle
En me baladant dans les vieilles ruelles de Troyes où les maisons à pans de bois sont légion ; je suis tombée par hasard sur un superbe bâtisse. Infos prises, elle s’est avérée être un fort bel hôtel particulier, édifié en 1556 par Jean Mauroy, prévôt de la monnaie. Classé monument historique en 1862, le bâtiment est mis à la disposition des Compagnons du Devoir qui ont hérité de la collection d’un père jésuite, le père Paul Feller. Et le Mopo d’ouvrir ses portes en 1974 après une belle restauration des pans de bois, des murs en briquettes et des charpentes intérieures.
Les façades intérieures du musée restaurées par les Compagnons du Devoir
C’est le Père Feller qu’il faut tout d’abord louer, car ce jésuite, a consacré sa vie à réunir cette collection d’outils, en demandant à divers chiffonniers et récupérateurs leurs pièces. Son but : protéger et transmettre aux futures générations la conscience du travail bien fait et la créativité infinie de l’Homme en particulier de leurs ancêtres.
Une présentation ultra belle et moderne des outils
On ne peut être qu’émerveillé (e) devant la scénographie proposée par ce musée. En aucun cas il ne s’agit (comme cela peut être souvent le cas !) de vitrines sales et vieillottes. Ici la présentation force l’admiration : 65 vitrines, 12 000 outils de façonnage authentiques remontant au XVII ème et allant jusqu’au XIXe siècle.
Le cordonnier
Les marteaux se dévoilent aux côtés des haches ; les équerres suivent les burins ; les truelles prolongent les tenailles ; les aiguilles succèdent aux tarauds.
On admire la main de l’Homme qui a façonné tous ces outils, leur diversité, leur bon état de conservation ; alors que chaque outil présenté a servi, autrefois.
Pour le bûcheron
Ces outils témoignent d’une vie entière de labeur, d’hommes et de femmes et de leur ingéniosité et créativité à façonner un ustensile idéal dans un but d’atteindre la perfection artisanale.
Tuiles et truelles pour le couvreur
La plupart des outils sont suspendus en l’air et l’ambiance propre à chaque métier, une soixantaine environ, est bien retranscrite. Là le boucher, là le bûcheron, là le savetier, là le maréchal-ferrant, là le tonnelier et là encore le vannier.
Le Musée de l’Outil et de la Pensée Ouvrière n’oublie pas les enfants
Il est à noter que ce musée est nullement rébarbatif pour des enfants ; bien au contraire ; sa finalité étant peut être d’inciter la jeune classe aux métiers d’autrefois ! Les différentes vitrines éveilleront petits et adolescents à des travaux dont ils ont potentiellement entendu parler sans réellement comprendre leurs fonctionnements. Plusieurs livrets adaptés à différents âges les guideront à travers les salles et leur permettront à travers questions et jeux d’évoluer et de comprendre les professions d’antan ou d’aujourd’hui.
Le gantier
A une époque où l’artisanat semble retrouver un regain d’intérêt auprès d’une certaine et nouvelle génération (en tous cas on ne peut que l’espérer) ; ce musée qui a une réelle âme est un vibrant hymne à la gloire de la main de l’Homme. Et son fondateur le jésuite Paul Feller par sa foi dans le travail humain et sa ténacité à rassembler cette collection nous ramène à l’essentiel : le travail.
Musée de l’Outil et de la Pensée Ouvrière
7 rue de la Trinité
03 25 73 28 26
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