La magie du Tour de France

Suivez la journaliste Patricia M. Colmant, une fan de sports dont la voile et le vélo, laquelle vous entraîne sur les routes de cet iconique Tour de France.

Nul n’est besoin d’aimer le vélo pour suivre et s’enthousiasmer pour le Tour de France. Cette balade à travers les richesses géographiques et patrimoniales de notre pays est, chaque année, une belle manière d’entamer l’été. Et qui plus est cette année où le tracé est 100% français. Cela faisait des années que le Tour se décentralisait à Copenhague, à Bilbao ou à Florence et d’ailleurs, l’an prochain, il partira de Barcelone. Ce parcours hexagonal facilite la logistique des 23 équipes et de leurs 184 coureurs qui sont partis le week-end dernier de Lille, capitale d’une région accro au vélo. C’est aussi positif pour le public français qui est d’une fidélité à l’épreuve remarquable depuis 1903, date de la première édition. Pour les premières étapes, le bord des routes de Flandre étaient noirs de monde malgré le retour de la pluie après ces jours écrasants de chaleur.  Un rafraîchissement de la température appréciable pour les cyclistes même si la pluie rend les routes glissantes.

Atmosphère détendue au village

À noter que le public belge était venu en voisin et en nombre et qu’il a eu la joie de voir son compatriote Jasper Philipsen être le premier porteur du maillot jaune. Notre voisinage et la passion belge pour le vélo se manifeste aussi par une présence régulière du Tour en Belgique ( une cinquantaine d’éditions) et soulignons que l’épreuve a été remportée 18 fois par un Belge ( contre 36 vainqueurs Français, mais c’est désormais un lointain passé).

Après le Nord, la Normandie est à l’honneur cette année avec le contre la montre autour de Caen qui fête son millénaire et propose un programme d’expositions et d’événements tout l’été. Le départ de Bayeux vers Vire est l’occasion de visiter la tapisserie de la reine Mathilde qui fermera ses portes au 31 août pour deux ans durant les travaux pharaoniques qu’entreprend la ville pour créer un nouveau musée. Les cyclistes hument ensuite l’air marin de Saint-Malo pour une trace bretonne jusqu’au Mur de Bretagne qui va aiguiser le talent des grimpeurs avant d’attaquer le Massif central le 14 juillet.

Tadej Pogacar, le jeune slovène, déjà triple vainqueur du Tour à 26 ans et tenant du titre pourrait s’octroyer un 4 ème titre

Comme chaque année, le Tour et ses étapes mythiques font rêver et voyager à travers les Pyrénées : Loudenvielle, Peyragudes, Luchon, Superbagnères, petites routes de montagne escarpées bordées de milliers de fans venus dès la veille, souvent avec la caravane, pour squatter le meilleur tournant avec vue.
Le Tour c’est une fête populaire unique, imitée par nombre de pays européens, mais jamais égalé à en croire le nombre de retransmissions en direct à travers le monde. Plus de 190 pays retransmettent en direct la course et l’organisateur ASO estime à 3,5 milliards le nombre de téléspectateurs ! Une si belle vitrine pour notre pays et un véritable cours de géographie. Sans doute que certains professeurs ont la bonne idée d’utiliser le tracé pour illustrer leurs cours, comme certains le font à l’occasion du Vendée Globe, ce tour du monde à la voile en solitaire.

Le belge Remco Evenepoel, vainqueur du contre la montre à Caen

Sans quelques étapes dans les Alpes, il n’y aurait pas de Tour. Le mythique Mont-Ventoux est à l’honneur avec une ascension finale le 22 juillet après un départ de Montpellier. Croisons les doigts que les incendies dévastateurs en ce début d’été ne viennent pas perturber la fête. Et les stations de ski très branchées, comme Courchevel et La Plagne qui accueillent la grande caravane, apprécient cette animation estivale. Après une étape dans le Jura, la boucle retrouvera l’île de France et les Champs-Elysées qu’elle avait dû délaisser, en 2024 pour cause de JO et des millions de spectateurs et téléspectateurs songeront déjà, avec une pointe de nostalgie au Tour 2026.

Caravanes commerciales et public accompagnent et soutiennent les cyclistes

La particularité de cette épreuve sportive hors-norme c’est qu’elle est suivie autant pour la performance exceptionnelle de ces hommes que pour le spectacle. Ils parcourent près de 3500 km dont 53230 m de dénivelé positif. L’an dernier, le vainqueur Tadej Pogacar a couvert les 3498 km à la vitesse moyenne de 41,82 km/h. Ça semble surhumain, même si leur vélo sont intrinsèquement puissants. Presque deux fois plus vite qu’en 1903, dont il faut saluer néanmoins la performance : 26,85 km/h de moyenne avec des vrais « biclous »…

Le Danois Jonas Vingegaard considéré comme le plus sérieux concurrent du Slovène Pogacar a déjà gagné deux Tours

Si la visite du patrimoine français se passe à la télé ; le spectacle, l’ambiance, la joie de vivre, l’enthousiasme sont à vivre sur les routes du tour.

Patricia-M. Colmant

Vainqueur à Lille le belge Jasper Philipsen a fait une chute quelques jours après et a dû abandonner la course

Visuels ASO

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