Truffes Folies
Truffes Folies est un restaurant qui rend hommage au diamant noir, la truffe, qu’elle soit française ou italienne.
Poussez la porte d’entrée du 48 rue de Berri dans le 8 ème arrondissement et vous serez saisi (e) par les odeurs de champignons, de terre qui flottent dans le restaurant. Déjà elle vous titille et vos papilles s’excitent. Physiquement elle s’affiche noblement sur des étagères en hauteur : brute, juste brossée ou incorporée dans une huile, une moutarde. L’établissement fait aussi et en quelque sorte office d’épicerie avec quelques spécialités fines. De qui s’agit-il ? De la tuber uncinatum de Bourgogne, de la melanosporum du Périgord, de la magnatum pico d’Alba du Piémont italien, de la tuber aestivum d’été.
Parlez latin ne vous aide peut-être pas beaucoup ! J’entends tout simplement parler d’un précieux champignon noir, la truffe.
Tout cela pour dire que le gourmet ne vient pas ici pour le cadre (l’établissement est petit et les tables serrées) ; mais pour elle, pour la truffe, pour son odeur captivante, addictive, qui colle à la peau et aux vêtements, un mélange indescriptible de sous-bois, de terre, de champignons qui fait que la truffe est vraiment unique.
Dans un restaurant à la truffe, jouez, à mon humble avis, le grand classicisme et la simplicité : l’œuf, les pâtes, le risotto et ne cherchez pas les associations compliquées de foie gras et truffe, de crustacés et truffe. En effet, quand deux produits sont superbes, l’un parfois tue l’autre !
Ici les plats sont orchestrés par Nicolas Orlando, le chef, qui voue une réelle passion à la truffe et ose afficher clairement qu’aux beaux jours ses truffes sont congelées, la saison étant terminée. Si vous-même achetez un jour des truffes, congelez-les sans souci et lors de leur utilisation râpez les congelées sans les décongeler, ce qui les ramollirait et ferait perdre leur saveur et parfum.
Démarrez par l’œuf en cocotte, une entrée incontournable avec un mariage à 3 très réussi entre œuf, crème et truffe (16 €). A défaut le consommé aux cèpes et à la truffe est une bonne alternative (14 €) si vous ne voulez pas prendre 2 fois des œufs au cours du même repas car vous avez dès le départ lorgné sur la très classique brouillade ou omelette aux truffes périgourdines (31 €). Une burrata aux truffes est proposée, mais son côté lacté et crémeux nuit peut-être aux truffes (je n’ai pas essayé !).
En plat principal j’ai opté pour les inévitables tagliatelles aux truffes alors que mon invité penchait pour le risotto carnaroli : deux plats très parfumés où la truffe peut s’exhaler sur des matières de base assez neutres. Ces plats à 31 € peuvent être consommés sans entrée au besoin car ils sont généreux. Pour une préparation plus haut de gamme encore du foie gras peut être ajouté ; est ce nécessaire ? De mon point de vue, pas nécessairement.
Sans entrée et / ou sans choix de dessert, vous opterez peut-être pour l’une des 5 propositions fromagères truffées comme il se doit : du brie, du Pécorino, du chèvre, du Brillât Savarin (de 10 à 17 €). Avec du bon pain, c’est un réel régal.
Restez sur le salé est une excellente option car les desserts sont un peu décevants : la glace à la truffe noire, le tiramisu à la truffe sont bons ; mais la truffe ne s’associe pas trop bien avec du sucre. Et dans ces plats sucrés, je n’ai pas trop senti le champignon. Le pain perdu est bon car il est arrosé de caramel au beurre salé ! Comptez 12 € pour les desserts.
En revanche accompagnez votre repas d’un verre de vin en partant sur des rouges de la région bordelaise. Le Bordeaux maison appelé « Truffe Folies » à 8 € tient bien la route : c’est un Merlot Cabernet épicé et qui est facile à boire sur tout le repas. Même constat pour le Saint-Emilion au verre (10 €), un Merlot plus rond et parfumé que le précédent vin.
Truffes Folies
48 rue de Berri
75 008 Paris
Tél : 0142 89 43 06
Environ 24 couverts, donc réservation conseillée
Ouvert du lundi au samedi à midi et du lundi au vendredi pour le soir
Pas de voiturier mais parking Haussmann à 50 mètres