Explorer le gouffre de Padirac
Vivre un moment d’exception au gouffre de Padirac et le découvrir même la nuit.
On a déjà maintes fois tout dit sur la beauté du Gouffre de Padirac, site majeur et ultra visité avec plus de 503 000 entrées annuelles (chiffre 2019). Je vous emmènerai donc le voir de nuit.
Quelques chiffres impressionnants
Un trou à ciel ouvert de 103 mètres de profondeur.
Via 207 marches et des ascenseurs, une descente de 75 mètres dans la cavité circulaire de 33 mètres de diamètre.
Une partie du ‘trou du diable’ vue de haut
42 kms de galeries explorées dont 1 km ouvert au public ; le reste étant réservé aux spéléologues professionnels.
500 m de glisse douce sur l’eau avec un batelier qui commente la promenade avec l’arrivée majestueuse dans la salle du grand dôme, cathédrale souterraine de 94 mètres de hauteur.
Un enjeu économique avec une petite cinquantaine d’emplois à temps plein.
Un retour aux temps géologiques anciens (le quaternaire env. 2, 6 millions d’années) avec des érosions chimiques et mécaniques liées aux infiltrations des eaux lesquelles prennent des formes impressionnantes : stalactites, stalagmites, piles d’assiettes, fleurs, drapés, dentelles, bénitiers, dont les plus beaux sont la Grande Colonne de 75 mètres de long, la Grande Pendeloque.
La pendeloque
Une histoire humaine
Plus de 130 ans nous séparent de la découverte du gouffre. Connu comme refuge lors des guerres de Cent Ans et des guerres de religion, le gouffre a longtemps été inexploité et il faisait peur aux populations locales, légendes et mystères l’entourant. Il faut attendre de très fortes pluies à la fin du XIX ème siècle pour qu’une communication s’ouvre entre le fond du puits et les galeries. C’est en 1889 qu’Edouard-Alfred Martel ose se lancer à l’assaut du « trou du diable ». Avec bougies, échelles de corde, Martel et ses équipes entreprennent plusieurs expéditions suivies au XX ème siècle par celles de Guy de Lavaur.
Mais il faut attendre 1996 et 2014 pour que soit mis en évidence le réseau souterrain dans toute son immensité.
Une aventure souterraine d’eau
Le gouffre de Padirac est un patrimoine unique qui témoigne de l’infiltration des eaux de pluie sur le plateau calcaire des Causses du Quercy où elles ont creusé des fissures. Les pluies créent de petits ruisseaux souterrains qui forment une plus grande rivière qui sculpte le calcaire. Cette rivière poursuit son chemin jusqu’à son exsurgence qui se jette dans la Dordogne pour finir dans l’Océan Atlantique.
Superposition d’assiettes sur fond de rivière bleue
Une expérience inouïe
Vous avez aimé les aventures du film Jurassic Park et celles d’Indinana Jones ? En descendant dans le gouffre, vous les vivrez vous-même en vrai ! Alors qu’il n’y a pas de végétation, aucun arbre et seulement quelques mousses végétales ; on ressent le sentiment de pénétrer une nature vierge, de s’imprégner d’un écrin exempt de toute activité humaine ou animale. Le batelier explique que, dans l’eau qui est très pure, transparente, non souillée de terre, il existe de minuscules crevettes et un escargot de 3 millimètres ; mais autant dire qu’à l’œil nu on ne voit rien.
Cette impression de fouler l’inconnu est augmentée par le silence omniprésent qui règne dans la cavité (peut-être pas en été et quand il y a des groupes de jeunes qui crient !!!!). Ce silence est seulement ponctué de temps en temps par la chute de gouttes d’eau sur le sol, les parois.
Puits vue d’en bas avec la cage de l’ascenseur
En avançant on éprouve un peu le sentiment de violer les entrailles de la Terre, de chercher à en percer son mystère alors qu’elle n’entend pas le dévoiler. En effet, aucune trace humaine ne s’est imprégnée sur les parois à l’opposé des grottes type Chauvet, Cosquer. L’eau vous offre seulement son lent travail de sculptures depuis des années et des années. Là des cristaux de calcite collés les uns aux autres ; là des roches karstiques qui s’élèvent vers le haut ou descendent suintant encore d’eau ; plus loin un émerveillement de superpositions de couleurs en différents plateaux encastrés ; et là encore des drapés ocre à faire pâlir d’envie un couturier.
La Nature est omniprésente sous vos yeux dans sa brutalité première. Et cela est tout simplement beau.
Etre un explorateur de nuit
La température est constante dans le gouffre quelle que soit les périodes de l’année : vous n’aurez donc pas froid pour vivre cette expérience. Le silence, l’obscurité seront plus impressionnants car l’éclairage se fait uniquement via des lanternes frontales.
L’embarcadère pour aller voguer sur 500 mètres de rivière
D’une durée de 3 heures, la soirée débute par un buffet festif à l’Auberge du Gouffre : charcuteries, fromages, desserts régionaux autour de vins locaux et de champagnes, puis visite vers 20 H 30.
Les samedis 16, 23 et 30 juillet, 6, 13 et 20 août, 24 septembre.
150 € / adulte et 80 € de 4 à 12 ans.
Billets en ligne www.gouffre-de-padirac.com
Certains visuels de C.Gerick / SES de Padirac
