Pastis ou anisette ?
Boissons révélatrices du Sud, explications de la différence entre pastis et anisette avec 2 marques premium, Henri Bardouin et Floranis.
Il n’est de pastis qu’à Marseille selon les dires de Pagnol !! Assurément non, mais le rituel d’une boisson fraîche anisée est sacré le soir dans le Sud et dès la tombée de la nuit, qu’il vente ou qu’il pleuve, les chaises de bistrot se rapprochent, les verres trinquent et les voix montent ! L’apéro est une institution autour des ports, dans les villages méditerranéens et partout ailleurs dans le monde.
Quelle origine pour le pastis ?
Artisan, artiste, écologiste passionné, Paul Ricard crée le pastis de Marseille en 1923. Durant un an, il façonne son œuvre, décrypte chaque arôme, mélange, associe, harmonise, met au point des méthodes d’extraction et de macération de l’anis et de nombreuses autres plantes (réglisse, armoise, cardamome, …). D’autres marques sont venues enrichir ce marché de l’apéritif provençal (Janot et son 51, Casanis, …), mais aussi de petits artisans.
Toute l’histoire du pastis étroitement mêlée à celle de la fée verte, l’absinthe, est expliquée sur le site www.lamaison-dupastis.com et la boisson « qui tient boutique » au 108, quai du port présente ses propres pastis aux arômes inégalés.
Pour ma part je viens de découvrir les maisons Henri Bardouin pour 2 pastis et Floranis pour son anisette.
Collines, roches et garrigues
Pastis Henri Bardouin depuis 1898
La légende de son pastis prend racine dans la richesse botanique des collines provençales où en famille on sélectionne les plantes de la garrigue, les épices avant une dégustation collective dès le moment de la macération et le distillat des plantes et épices.
Il y a Hélène la gardienne de la recette, Sébastien le cueilleur, Lucie la préparatrice des macérations, Yves le maitre ès distillations et Antoine une jeune œnologue.
Alors si anis et réglisse sont les plantes de base ; les autres sont secrètes hormis les classiques comme le fenouil, le thym, l’armoise….
Il faut toujours allonger avec de l’eau fraîche
L’édition ‘prestige’
Au pastis classique de la maison (24 €) vient d’être créé un pastis « prestige » pour les cavistes et le segment hôtellerie restauration. Ce pastis-là affirme sa différence avec 4 ingrédients supplémentaires : le vétiver indien pour ses notes florales et épicées, la rose Centifolia de Grasse pour son nez fleuri, le poivre de Sichuan pour sa puissance un peu citronnée et le safran de Folcalquier pour son côté boisé et sa longueur en bouche.
30 € ; vendu par les Distilleries et Domaines de Provence
04 300 Forcalquier
04 92 75 00 58
Anisé blanc Floranis depuis 1872
C’est à Alger en 1872 que les frères Pascal et Léandre Gras se lancent dans la commercialisation d’une anisette selon une recette familiale secrète depuis des générations.
L’affiche de 1872
Leur anisette franchit la Méditerranée en s’appelant Anis Gras pour devenir aujourd’hui Floranis.
Affiche de 1950
Mais attention si la boisson est élaborée à partir de badiane (l’anis étoilé), elle ne contient aucun réglisse à l’opposé du pastis. Donc vous l’aimerez si vous n’êtes pas fan des bâtons de réglisse.
Depuis sa création, cet alcool resté identique dans sa bouteille carrée a obtenu de nombreux prix.
La bouteille anniversaire des 150 ans de la marque offre sa virginité et transparence sur une belle fraîcheur et un nez très anisé. Ni colorant ni additif ne viennent perturber sa pureté.
14 €, vendu par le groupe La Martiniquaise ; disponible en grandes surfaces.
Conseils de dégustation pour les deux boissons
Allonger avec 6 à 10 volumes d’eau bien fraîche et consommer pur ou associer dans des cocktails avec de l’eau pétillante, du sirop d’orgeat et beaucoup de glaçons.
La bouteille anniversaire des 150 ans
