La cathédrale de Dol de Bretagne
La cathédrale de Dol de Bretagne est un joyau de l’art gothique anglo-normand.
Visite de la petite ville d’Ille et Villaine.
A 17 kilomètres de Combourg se trouve Dol de Bretagne au passé prestigieux de métropole religieuse.
Le centre-ville, très pittoresque et paisible, est constitué de maisons à colombages colorés, à pans de bois ou même en granit. Elles étaient demeure du trésorier de la cathédrale toute proche, manoir d’un personnage de haut rang ou simple maison d’artisan. Leur intérêt est qu’elles sont toutes parfaitement conservées. Elles se dressent dans des rues étroites, pleines de couleurs, qui n’ont pas beaucoup changé en quelques siècles. Dans la rue principale plusieurs cafés avec terrasse permettent de profiter du soleil qui finit toujours par percer. En ce dimanche de fin avril, loin des touristes de la côte, j’avais l’impression d’être retournée quelques décennies avant la Révolution.
Au bout d’une de ces rues se dresse la cathédrale Saint Samson, dont l’intérieur est à ne manquer sous aucun prétexte.
Le premier évêque de la ville, Saint Samson, un évangélisateur venu de Galles du Sud, arrive à Dol en 554 et y fonde un monastère transformé en 555 en évêché par le roi de Bretagne Judual. Saint Samson fut l’un des sept saints fondateurs de Bretagne. Dol était une étape du pèlerinage médiéval des sept saints de Bretagne.
La ville reste un des premiers évêchés de Bretagne de 555 jusqu’à la Révolution (elle a même eu rang d’archevêché de 848 jusqu’à 1199). Après 1789 la cathédrale devient Temple de la Raison, puis écurie et entrepôt. Lors du rétablissement de la fonction religieuse, elle ne retrouve pas son titre d’évêché supprimé par le concordat en 1801.
Une cathédrale romane est construite au XIe siècle puis incendiée par le roi d’Angleterre Jean sans Terre en 1203. Mais, craignant pour son âme, il en ordonne aussitôt la reconstruction et participe à son financement. La nouvelle construction se fait sur les bases romanes précédentes, mais dans un style gothique dit anglo-normand.
Elle compte parmi les rares édifices religieux bretons possédant encore des vitraux du XIIIe siècles absolument magnifiques. Ils chatoient au fond du chœur, vous sautent aux yeux dès que vous pénétrez dans l’édifice par la porte centrale et non par une porte latérale comme c’est souvent le cas. Ils ont été déposés pendant la seconde guerre mondiale et sont revenus intacts en 1951. La maîtresse-vitre du chœur datant des années 1280-1290 est le vitrail monumental le plus ancien de Bretagne conservé in-situ. Elle raconte en 48 médaillons la vie de saints dont la cathédrale possédait les reliques.
De part et d’autre du chœur, achevé en 1279, sont réparties 77 stalles en bois du XIVe siècle. Elles constituent l’ensemble le plus ancien et le plus important conservé en Bretagne.
A remarquer également le tombeau de Thomas James, évêque de 1482 à 1504, le plus ancien monument funéraire de style Renaissance qui demeure en Bretagne.
D’autres objets remarquables sont à voir : un confessionnal, œuvre classée du XVIe siècle, avec ses quatre panneaux de bois sculpté ; les bénitiers de l’entrée des XVe et XVIe siècle et un bénitier de marbre rouge classé du début du XVIe.
Texte de L.S.