Expo : Héroïnes Romantiques
Exposition au Musée de la Vie Romantique sur les ‘Héroïnes Romantiques’ du XIX ème siècle
Elles se nomment Sappho, Marie Stuart, Ophélie, Atala, Héloïse, Marie Stuart. Mais qui sont- elles réellement ? Plus ou moins connues, ces femmes ont connu une vie dramatique et ont ancré dans l’imaginaire collectif de leur époque une certaine vision du féminin.
Et comment sont-elles représentées dans les arts au XIX ème siècle ? C’est pour explorer et répondre à ces deux questions que le Musée de la Vie Romantique propose depuis le 6 avril 2022 et jusqu’au 4 septembre prochain l’exposition ‘Héroïnes Romantiques’.
Pas moins d’une centaine d’œuvres sont exposées : toiles, sculptures, manuscrits, objets d’art pour tisser des liens entre les beaux-arts, la littérature et les arts de la scène qui jouent au XIX ème siècle un important rôle dans la diffusion d’un héroïsme féminin aux tonalités tragiques.
Décalée par rapport à notre XXI ème siècle, les œuvres choisies et présentées mettent en scène des femmes diaphanes, fragiles, dénudées, résignées face à un destin inéluctable. Pour ce sujet peu exploré, aucune œuvre réellement majeure qui aurait marqué les esprits et traversé les siècles en notoriété ; mais néanmoins des peintures de Théodore Chassériau, d’Eugène Delacroix, d’Antoine-Jean Gros, de Léon Cogniet, de Léopold Burthe qui sont autant de témoignages des fortes passions vécues par ces femmes, des passions jusqu’au trépas.
Le parcours de l’exposition se déroule en 3 temps : héroïnes du passé, héroïnes de fiction, héroïnes en scène. Parmi les héroïnes du passé, nombreux ont été les peintres inspirés par la mort de Sappho, à l’instar d’Antoine-Jean Gros qui ici peint la poétesse de Lesbos, sa lyre dans les bras sur le point de se jeter dans le vide par désespoir amoureux. Après le mythe d’Antigone, c’est autour du martyre de Jeanne d’Arc sur le bûcher peint par Alexandre-Evariste Fragonard, des amours interdites entre Héloïse et Abélard de diffuser le romantisme de vies ainsi sacrifiées.
Certes les séries télévisées n’existaient pas au XIX ème siècle ; mais les écrits de Chateaubriand, d’Hugo, de George Sand, de Madame de Staël inventèrent des personnages de fiction (Atala, Esmeralda, Corinne, Vélleda, Juliette, Mathilde ou Lélia) ; des figures féminines majeures du romantisme. Ces héroïnes de fiction expriment l’impossible conciliation entre un ordre social bien établi et la liberté à vivre leurs passions. Pour Flaubert aussi, Emma Bovary imprégnée de lectures romantiques se rêve en héroïne amoureuse prête à mourir.
Le XIXème siècle est une époque majeure pour le ballet, l’opéra, le théâtre. Et certaines artistes de devenir des femmes adulées (Mesdemoiselles Rachel et Mars, Maria Malibran, Marie Taglioni) car elles jouaient des rôles de tragédiennes ou de jeunes sylphides légendaires.
Les opéras mettent en scène des héroïnes sacrifiées qui ne survivent quasiment jamais aux héros. L’Otello de Rossini célèbre Desdémone interprétée par les cantatrices Maria Malibran et Guiditta Pasta peintes ici par François Bouchot, Henri Decaisne et François Gérard.
L’exposition se glisse à merveille dans l’hôtel Scheffer-Renan qui, au cœur du quartier de la Nouvelle Athènes, est à lui seul un petit bijou de romantisme. Des arbres centenaires, une allée pavée, un jardin de roses mènent à un petit pavillon à l’italienne et à deux ateliers d’artistes. A la monarchie de juillet, le Tout-Paris intellectuel et artistique fréquenta ce lieu appelé alors ‘l’enclos Chaptal’ : Delacroix, Sand, Chopin, Liszt, Berlioz, Tourgueniev, Dickens…
Après votre visite, rien de mieux que de profiter du jardin autour d’une boisson et de pâtisseries, le salon de thé Rose Bakery accueillant les visiteurs romantiques du XXI ème siècle.
Musée de la Vie Romantique
16 rue Chaptal
75 009 Paris
01 55 31 95 67
Ouvert du mardi au dimanche de 10 à 18 h
Métro : Blanche ou Pigalle