Millésimes
Millésimes : une simple brasserie qui se révèle être un semi gastro à prix abordable !
Une longue balade au Parc Monceau m’avait ouvert l’appétit et par le plus grand hasard descendant la rue de Courcelles je me suis arrêtée à l’angle d’une rue. Je croyais aller dans une classique brasserie type « croque-monsieur œuf à cheval » ou « pavé de saumon sauce estragon » et me suis retrouvée au Millésimes, dans un lieu à mi-chemin entre la bistronomie et la cuisine gastronomique.
Aux tables voisines défilaient des pâtés en croûte, des tourtes avec de belles farces. Plus qu’étonnée j’ai fini par interroger un des serveurs qui m’a expliqué que c’était le 1 er restaurant d’une jeune chef, Sébastien Boyer, passé par de grandes maisons et des chefs connus (Le Divellec pour le poisson, Le Squer et Alléno au Meurice, les Meilleur à La Bouitte en Savoie). Son but : revisiter les plats traditionnels français, les adapter et les rendre accessibles à tous. Autant vous dire que j’ai avalé un pâté en croûte et une salade (18, 50 €) avant de me jurer de revenir un soir. Le pâté était un délicieux mélange de plusieurs viandes et foie gras, dont du gibier (selon arrivage, cela peut être du faisan, du cerf, de la grouse, du chevreuil) avec des rondelles de carottes et une tranche de poires qui apportaient de la fraîcheur au pâté.
Revenue un autre soir, je me suis régalée d’un léger carpaccio de Saint Jacques et de poulpes relevé par sa vinaigrette et quelques pickles de myrtilles (14, 50 €) ; avant d’attaquer en plat principal, la tourte chaude du moment, un plat que certains considèrent comme roboratif, mais qui était ici de haute voltige. Dans un feuilletage comme brioché un beau morceau de viande rouge (du bœuf normand) enserrant du foie gras du Sud- Ouest était entouré d’une duxelles de champignons. Une vraie merveille : cette tourte façon bœuf Wellington réussissait la difficulté d’une viande restée rose malgré la cuisson longue de la brioche. Le foie gras fondait sous la bouche et une sauce au poivre de Sichuan flambée au Cognac permettait d’éponger la croûte de la tourte (24, 50 €).
Pâté en croûte plusieurs fois primé
C’est en goûtant une telle tourte qu’on peut juger de la qualité d’un chef, car la technicité du plat est complexe : respecter les divers goûts des matières premières ; vérifier la cuisson de la viande, du foie gras et de la pâte ; témoigner d’une réelle dextérité au montage et à la superposition des couches. Bravo, de plus, de remettre en avant ce type de tourte que le commun des mortels, surtout un citadin, n’a pas ou plus le temps de réaliser.
Tourte chaude façon Wellington
Pour finir sur une note sucrée, j’ai terminé en douceur avec une ganache au chocolat posée sur une sauce à la menthe poivrée : comme un faux air d’After Eight. Pour le contraste en bouche des textures, du crumble chocolat apportait un peu de croquant (9, 50 €).
Dessert poire & citron
Pour accompagner le repas, un verre de Crozes-Hermitage Confessions 2019 à 7, 50 € et le tour était joué pour un bon dîner. Les prix des autres crus sont selon votre portefeuille, d’un Chardonnay du Pays d’Oc Domaine de Py 2020 à 22 € la bouteille à un Margaux Château Cantenac Brown 2005 1er grand cru à 280 € le flacon.
Chocolat et menthe poivrée
MILLÉSIMES
110 rue de Courcelles -75017 Paris
Tel : 01.47.63.73.56
Ouvert du lundi au vendredi de 7h00 à 00h30 et le samedi de 8h00 à 20h00
