Le Grand Colbert
La brasserie du 2nd arrondissement est un lieu historique et mythique pour la capitale.
Test de quelques plats.
Etonnant : presque pour la 1 ère fois mon repas est encadré par 2 tables de touristes américains.
Ouf, cela signifie que la clientèle étrangère revient goûter aux charmes de la France et de sa gastronomie. Mais l’explication est en réalité autre. Les Américains viennent dans un lieu mythique à la décoration so chic, une brasserie classée « Monument Historique » franco-française dans toute la tradition et l’élégance d’un bistrot d’antan. Et ils s’attablent aussi ici car certaines scènes du film « Tout peut arriver » avec Jack Nicholson et Diane Keaton ont été tournées dans cette salle. Alors s’asseoir sur la même banquette que Jack, Isabelle Huppert, Christian Clavier, Luc Besson… cela vaut son pesant de cacahuètes !!
En effet, la brasserie est tellement célèbre que de nombreux films ou séries y ont été tournés et un grand livre de photographies en témoigne : « qu’est ce qu’on a fait au bon Dieu » le numéro 1 et le 2, « Elle », « Le bureau des légendes », « 10 pour 100 », « Joséphine ange-gardien » ect… Zut j’ai raté les potins du cinéma et des séries françaises et j’aurais dû interroger le maître d’hôtel sur les manies des acteurs, les caprices des starlettes !
Pour attirer le show-biz habitué à fouler sur le tapis rouge cannois, la décoration et l’esprit propre au grand argentier du roi Louis XIV flotte dans les hauteurs vertigineuses de la salle (env. 6 mètres de hauteur sous plafond !!). Mosaïques anciennes au sol, pilastres sculptés, frises de style pompéien et miroirs gigantesques : on n’est pas tout à fait dans la Galerie des Glaces de Versailles mais cela en impose quand même au gourmet !
Dans l’assiette, que du grand classique version bistrotière avec une soupe gratinée à l’oignon, les poireaux vinaigrette et mimosa d’œuf, les escargots aillés, des plats de grand-mère comme le fondant de bœuf de 7 h et sa purée de pommes de terre maison, l’aile de raie aux câpres, la blanquette de veau et son riz pilaf. Même les desserts de Muriel Aublet-Cuvelier jouent la carte du classicisme avec un baba au rhum, un Paris-Brest, une tarte aux myrtilles, lesquels peuvent être aussi emportés comme dans une pâtisserie, le lieu se transformant en salon de thé l’après-midi.
Normal, me direz-vous, car en discutant avec le chef, Fabrice Cornée, on sent son réel attachement à la cuisine traditionnelle et bourgeoise d’antan. Quelques plats répondent aux besoins des végétariens, nécessité actuelle oblige ; mais son cœur penche plus vers un beau foie gras maison de canard, des cuisses de grenouille à la provençale ou une andouillette AAAAA que pour un poke bowl hawaïen. Heureusement qu’il reste des chefs comme lui pour perpétuer la cuisine traditionnelle de l’Hexagone.
Comptez bien 50 à 60 € à la carte pour 3 plats hors boissons ; en revanche l’offre du menu à 22, 50 € pour 2 plats et à 31, 50 € pour 3 plats (café et boisson incluse) est une belle opportunité.
Avec un Bordeaux rouge Lalande de Pomerol ‘Plaisir de Siaurac’ 2018 à 44 € la bouteille ou un Bourgogne blanc Château de Santenay 2016 à 49 € la bouteille ; le tour est joué pour accompagner son repas.
Le Grand Colbert
2 rue Vivienne
75 002 Paris
Tél : 01 42 86 87 88
Ouvert tous les jours de 12 heures à minuit