Visite de l’atelier de fabrication des bougies Mizensir à Genève
De passage à Genève, j’ai eu l’opportunité et la chance de visiter les ateliers de fabrication des bougies suisses Mizensir.
Grasse, capitale des plantes à parfums, oblige ; le consommateur lambda pense qu’il n’y a de composition olfactive qu’en France. C’est méconnaître la Suisse riche de plusieurs grands laboratoires de fabrication d’arômes et de jus pour la parfumerie fine. Firmenich est de ces laboratoires là avec un groupe de nez qui travaillent à l’élaboration de parfums. Et parmi ces nez l’un des plus grands, Alberto Morillas, qui a créé de très grands succès commerciaux comme Acqua Di Gio d’Armani, Miracle de Lancôme, CK One de Calvin Klein, la Cologne de Mugler, Flower by Kenzo de Kenzo, Mademoiselle Ricci de Nina Ricci, Pi et Xeryus de Givenchy, ect….
Installé en Suisse près de Firmenich, ‘son’ laboratoire ; Alberto Morillas a créé sa propre maison de parfums en 1999, tout en continuant de travailler pour d’autres noms de la beauté.
La bougie à l’origine de la société
Dès 1995 Alberto Morillas créait des bougies pour des cadeaux de fin d’année et à force d’entendre ses amis lui réclamer d’en créer plus, le voilà qu’il se lance en fondant sa propre maison.
Et le jeu de mots de Mizensir avec un M pour Morillas ou ‘mise en cire’ de voir le jour juste avant l’an 2 000.
Aujourd’hui la maison peut s’enorgueillir de proposer quelques 80 senteurs de bougies, de l’odeur hespéridée à l’odeur chyprée, en passant par la florale ou la gourmande.
Quelle différence entre une bougie parfumée et une bougie Mizensir
Les maisons de déco, de parfums, de pâtisseries, de couture se sont toutes engouffrées dans la brèche : proposer pour les fêtes une bougie parfumée, car là était un cadeau ‘passe-partout’, séduisant et non excessif. Et le produit est devenu populaire, galvaudé, bon marché, car peu qualitatif.
Chez Mizensir, on travaille différemment car la bougie reste un produit totalement fait main et surtout créé par un nez. Une bougie Mizensir est un produit artisanal dont l’essence parfumée a été créée par un maître en parfumerie, Alberto Morillas, lequel a via Firmenich accès à des essence rares utilisées dans la parfumerie fine.
Volontairement la cire est blanche à la limite de la transparence sans jeu sur les couleurs, car seuls comptent pour Alberto Morillas la simplicité révélant la qualité de l’odeur de la bougie. Il en est de même pour le support de la bougie : un verre juste décoré d’une étiquette pour souligner la pureté de l’essence olfactive tout comme un cuisinier transcende une viande, un poisson en le présentant seul et non noyé sous une sauce et des accessoires gustatifs autres.
Une fabrication manuelle
Bien qu’artisanale car réalisée chez Mizensir totalement à la main, la fabrication d’une bougie ne relève pas d’un processus très compliqué. En 2 à 3 jours, le produit est réalisé. On fait fondre un pain de paraffine ; quand il est liquide on lui ajoute l’essence de parfum ; on mélange et homogénéise le tout ; on verse quelques gouttes de cire dans le fond du verre pour fixer la mèche de coton ; puis on verse la cire ; on laisse sécher une nuit et on complète le lendemain afin d’égaliser proprement la surface de la bougie. Interviennent par la suite l’enrobage du verre dans du papier de soie, la pose dans l’emballage carton avant l’expédition.
Les bougies Mizensir se reconnaissent à leur parfaite combustion qui ne fume quasiment pas, à la mèche coton sans plomb, à la qualité et la quantité d’essence (10 % du produit) qui procure un « parfumage d’intérieur » qui tient.
Mizensir pour des parfums depuis 2015
Avec un fondateur nez, il était évident que la maison créerait un jour ses propres jus. C’est chose faite depuis 2015 avec une belle palette de 35 fragrances qui peuvent satisfaire toutes les clientèles de la Russie pour des parfums capiteux et musqués au Moyen-Orient séduit par les divers ouds en passant par les consommatrices asiatiques attirés par la douceur des floraux. Et Mizensir de se qualifier pour ses jus là non pas de parfumerie de niche mais de parfumerie d’exception ; Alberto Morillas ayant accès à des matières premières rares et de toute première qualité.
De même des vaporisateurs de parfums d’ambiance ont été créés et des bâtonnets de parfums d’intérieur sont à l’étude ; avant que ne s’ébauchent peut-être dans la famille (la fille d’Alberto Morillas a rejoint son père en 2011) des idées de savons, de laits corporels parfumés bien sûr. Pour les Morillas, presque tout produit peut être support de parfum : preuve en est le succès de crayons parfumés avec un
partenariat Caran d’Ache.
Mizensir en vente au Printemps, chez Dover Street Parfums Market au 11 bis rue Elzévir Paris 3 ème et sur le site internet www.mizensir.com
Bougie de 230 g, 65 € pour une combustion d’env. 55 heures