Exposition « Pierres précieuses » à la Grande Galerie de l’Évolution

Réviser ses connaissances en minéralogie tout en admirant des pièces de joaillerie uniques, c’est ce que propose actuellement le Muséum national d’Histoire naturelle, à Paris. Ou comment faire d’une pierre (précieuse) deux coups.


Comme le rappelle Bruno David, président du Muséum national d’Histoire naturelle, la nature est une source inépuisable d’émerveillement. La prodigieuse diversité minérale qui se donne à voir dans cette exposition, avec son feu d’artifices de couleurs, vient confirmer ses dires. Et l’agate prise dans un fémur de dinosaure n’est pas le moins cocasse des 360 minéraux, gemmes et objets d’art issus de la collection du musée qui sont ainsi présentés au public.

Le Jardin des plantes, site historique du Muséum national d’Histoire naturelle, était jadis le jardin médicinal du roi. (Frédéric Scalberge – Vue du Jardin et du Cabinet du Roi © MNHN)


C’est donc d’abord à un fabuleux voyage aux origines de la Terre que le visiteur est convié puisque les minéraux sont les témoins des mouvements géologiques permanents qui façonnent notre planète. Quels phénomènes naturels subissent les pierres, roches et cristaux dans ses entrailles avant que le savoir-faire de l’Homme ne les transforme en objets précieux ? Pression, température, fluides, eau, oxygène… tous ces paramètres sont déclinés dans une trentaine de « vitrines-triptyques » qui mettent en scène à la fois le minéral, le gemme (c’est-à-dire la pierre taillée) et la pièce de joaillerie. Le vert du péridot, la chatoyance bleutée de la pierre de lune, l’orangé de la spessartine… les noms à eux seuls intriguent et font rêver.

Entre science et glamour

Les 250 créations joaillières montrées dans ces vitrines sont signées Van Cleef & Arpels, l’exposition ayant été conçue en collaboration avec la célèbre maison de joaillerie. Le clip Bouquet de bleuets en or jaune, rubis et calcédoine de 1938 ou encore le collier en platine et diamants porté par la reine d’Égypte en 1939 font partie de la collection patrimoniale dévoilée au public. L’équilibre entre, d’une part, la vulgarisation et la mise en valeur de la recherche scientifique menée par l’établissement public qu’est le Muséum et, d’autre part, la légitime campagne de communication d’une entreprise privée nous a semblé réussi. Seul bémol : la dernière salle, consacrée notamment à la recherche, aurait sans doute mérité un plus grand déploiement et son contenu aurait peut-être été davantage mis en valeur s’il n’avait pas été en fin de parcours.

Clip Oiseau bleu, 1963. Platine, or jaune, saphirs, turquoises, corail, diamants. Collection Van Cleef & Arpels. Patrick Gries © Van Cleef & Arpels SA

Dans cette dernière salle, le visiteur fera la connaissance de René-Just Haüy. Considéré comme le père de la minéralogie, ce professeur au Muséum à partir de 1802 a découvert des espèces nouvelles et reclassé les pierres précieuses en fonction de leurs propriétés physico-chimiques, une méthode qui est toujours en vigueur. Si, en sortant, d’aucuns voudront filer faire du lèche-vitrine place Vendôme, d’autres, dont nous sommes, auront encore plus envie de découvrir la Galerie de Minéralogie et de Géologie, tout à côté, pour s’extasier devant les trésors de la Terre.

S.D.

Exposition « Pierres précieuses »
Du 16 septembre 2020 au 14 juin 2021
Muséum national d’Histoire naturelle
Grande Galerie de l’Évolution
36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire
Paris 5e

Commissariat : François Farges et Lise MacDonald
Scénographie : agence Jouin Manku

Crédit visuel d’ouverture : Bracelet Fleurs enlacées, roses rouges et blanches, 1924. Platine, onyx, rubis, émeraudes, diamants. Collection Van Cleef & Arpels. © Van Cleef & Arpels SA

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