Enoteca
La trattoria italienne du 4 ème arrondissement
J’ai testé une première fois cette adresse et avais été un peu déçue par l’entrée et le dessert : raviolis frais mais un peu cartonneux et fades dans leur garniture, tarte peu relevée à la ricotta pistache et citrons confits.
J’évoque l’établissement avec une amie qui me dit y avoir fait un repas formidable. Vexée, énervée, j’ai eu envie de retourner dans le 4 ème entre les quais de Seine et Saint Paul pour essayer à nouveau cette cuisine totalement tournée vers la botte italienne et bien m’en a pris.
Je ne suis pas restée au rez-de-chaussée (une vraie salle de restaurant) et ai préféré monter à l’étage (une salle souvent privatisée pour une vingtaine de personnes), car il règne là-haut une atmosphère « bibliothèque de maison de campagne » tout à fait calme et reposante. Gros fauteuils en velours dans des tonalités bleues canard, moquette épaisse, gros miroirs design et rangs de bibliothèque chargés de livres : il ne manque plus qu’un feu de cheminée pour se croire dans un manoir des Yvelines.
Sur les conseils du maître d’hôtel j’ai sélectionné la pizza à la truffe : c’est la seule pizza qu’Enoteca propose. Le restaurant ne veut en aucun cas être assimilé à une pizzeria de quartier comme il en existe à chaque coin de rue et il a bien raison car sa cuisine y est plus gastronomique. Plus de truffe d’été italienne, mais des tranches de melanosporum et un parfum subtil et délicat qui monte aux narines dès le plat posé devant vous.
J’ai délaissé toutes les linguines, pappardelles, spaghettis. Néanmoins sachez que c’est un des seuls établissements que je connaisse qui propose des pâtes avec des tellines, ces superbes petits mollusques-coquillages bretons à la saveur très délicate qu’il est vraiment difficile de se procurer chez un poissonnier. J’ai continué avec un superbe baron d’agneau en croûte de moutarde et de pistaches, épinards et pommes grenaille (28 €). Très tendre la viande était parfaitement saisie et avait su rester rose malgré la croûte qui le surplombait : un plat qui témoignait donc de la technicité du chef, un italien de pure souche, Emanuele Tamussi.
De son côté, mon compagnon de table se régalait d’un filet de bar relevé par des tomates cerise, des câpres en sauce vierge (26 €).
Pour accompagner ce plat, il avait choisi un vin de Vénétie, un Breganze « Rivana » 2016 à 7 € le verre. De la même région de production que celle du prosecco, il était agréablement fruité.
Mais parmi les quelques 350 références de la botte et les 20 000 bouteilles qui vous attendent, vous pouvez choisir un Pugliafano ‘cinquantino’ des Pouilles (7 € le verre), un Montefalco rouge d’Ombrie (7, 50 €) et un grand cru du Piémont, un Barbaresco ‘canova ciabot’ à 10, 50 € le verre.
Terminer sur une douceur était indispensable ! En place du sempiternel tiramisu (très léger ici, car je l’ai goûté dans l’assiette de mon voisin) (11 €) ; j’ai choisi la corleone, une aubergine confite plusieurs heures avec cannelle, oranges et autres d’épices (13 €). C’est une spécialité d’un coin proche de Palerme en Sicile : étonnant car on ne sent plus du tout le goût de l’aubergine transformée en un produit fondant et très doucement sucrée.
A essayer absolument car vous ne risquez pas d’en trouver beaucoup sur Paris.
Enoteca
Rue Charles V
75 004 Paris
01 42 78 91 44
Ouvert tous les jours
Formule à déjeuner autour des 20 €
En ouverture d’article le visuel du classique vitello tonnato
formule en semaine de 18 à 22 €