2 livres à lire

Voici les deux livres que je vous conseille. Je les ai vraiment appréciés.

Deuils, des chemins pour la vie

Etonnant et magnifique ce chef étoilé Thierry Marx  : je l’ai connu à ses débuts au château de Cordeillan-Bages dans le Bordelais à l’époque où il mettait en valeur la cuisine moléculaire avant d’honorer de sa présence plus de 14 ans de présence au palace parisien Le Mandarin Oriental.

Ne pensez pas à un x ème livre de cuisine, de recettes. Dans cet ouvrage, des réflexions, des pensées quasi philosophiques sur le parcours d’un homme qui a beaucoup bourlingué de son enfance à Ménilmontant en passant par l’Asie, les sports de combat tels que le judo qui ont forgé en lui l’âme de quelqu’un qui rebondit en permanence faisant des choix personnels, des décisions catégoriques afin de respecter ses valeurs de vie et de moralité.

Il parle des deuils de sa vie, non pas tant de personne qu’il a connues ou aimées, mais de moments de vie et de carrière professionnelle qu’il faut se résoudre, selon lui, abandonner avant d’aller de l’avant.

Des arts martiaux, de sa confrontation aux religions bouddhiste et shintoïste, il tire des leçons de vie qu’il délivre aujourd’hui afin que le lecteur réfléchisse à son propre devenir.

Editions Le Cherche-Midi, 13, 80 €

Lénine déboulonné… le socle reste !

A l’heure où les élections sont plurielles et où face à la montée de l’extrême droite nombreux sont ceux qui penchent vers un vote communisto-mélenchoniste ; je leur conseille la lecture de ce petit roman de Claudie Pangaud.

Le sujet : en 1985, une famille béarnaise déménage en Bachkirie, république autonome soviétique, où Monsieur doit superviser le démarrage d’une usine. Quelques années plus tard, son épouse nous conte son quotidien à Oufa au pied de l’Oural où les coutumes, les idées enseignées ont la vie dure.

Avec beaucoup d’humour, la jeune femme nous raconte ses journées ponctuées d’attentes interminables, de tromperies en tout genre, d’arrangements avec la vérité, de mensonges énoncés sans vergogne. Et de détailler l’achat d’un morceau de pain, la joie de trouver quelques bâtons de rhubarbe, l’exaspération de se voir un magasin fermé après des heures d’espoir, la nécessité de devoir acheter des chaussures en 42 quand on chausse du 38, histoire de les revendre au marché noir en souhaitant trouver plus tard du 38, ect…

Ce statut d’expatrié où certains biens ne sont réservés que sur présentation de la carte du parti est décortiqué point par point, du jardin d’enfant au passage à la douane sans oublier le métro, le foot, les spectacles, ect…

L’intérêt de ce roman réside aussi dans des parallèles avec des citations émanant d’historiens, de politiciens venus en Russie les siècles précédents et racontant les mêmes déboires, les mêmes tracasseries, les mêmes interdictions, ect…A l’époque de la Grande Catherine au 18 ème siècle, il s’agit des lettres d’Adolphe de Custine ; en 1761 des écrits de Jean Chappe d’Auteroche venu à Tobolsk ; des mots de Victor d’Arlincourt en 1842 et d’Alexandre Dumas en 1858, ect…

En parcourant le livre, on comprend aisément son titre !

Editions du Panthéon, 17, 50 €

 

 

 

 

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